I
Il s’agit de s’amuser, ici maintenant et avec tous, comme de savourer le chocolat noir très noir et la gnôle de tonton. Le défi est manifeste, tant de fois le plaisir se noie dans l’embarras.
II
Au crayon pourpre je me taille des yeux de silex pour les frotter aux yeux des autres. Je me fais à la nuit. J’enfile mon costume, j’ébouriffe, je plume, je me maquille, me parfume, je saupoudre en musique et sur toutes les faces, A puis B. Dans le temps infini et solitaire de la toilette mon attention se perd doucement, comme l’œil au spectacle d’une mer étale. Peu m’importe de sortir, je suis déjà à la fête.
III
Cette nuit le temps s’allonge à notre place. De part et d’autre : des peaux de prunes, prunes et cuites au sel de la côte, fardées, qui ondulent. Des repus, des à repaître, des regards froissés, des petites langues très imagées. Petites lampées d’un bouillon brûlant où trempe le jour qui pointe.